Vinification des Banyuls
Après une macération de quelques jours (jusque-là identique à la vinification d’un vin rouge), on stoppe la fermentation en ajoutant au moût, entre 7 et 10% d’alcool neutre (96°) afin d’arrêter la fermentation puis on laisse se poursuivre la macération pendant deux ou trois semaines pendant lesquelles l’alcool va extraire les arômes du raisin. Le processus est donc : raisins foulés-éraflés mis en cuve – début de fermentation – mutage après quelques jours interrompant la fermentation – macération se poursuivant encore deux à trois semaines – presse. Ces vins mutés sur grains (les anglo-saxons disent fortifiés) font la particularité des Banyuls parce qu’ils ont, grâce à cette vinification, un équilibre surprenant dès leur jeunesse. De plus, les arômes de fruits rouges se marient parfaitement au gras, au volume et à l’onctuosité des tanins de grenache qui masquent les sucres souvent trop présents sur les vins doux. Ce caractère vineux leur donne (nous nous permettrons ce néologisme) une buvabilité rare et appréciée des gourmets. Le mariage avec le chocolat est un grand classique, il faut dire que les tanins du cacao et ceux du grenache ont des similitudes étonnantes ! D’autres accords sont possibles, en particulier avec le gorgonzola, au printemps avec les soupes de fruits rouges et en automne avec une figue fraîche au coulis de prune !
Sur de vieilles parcelles le grenache noir domine, accompagné d’un peu de carignan.
– La cuvée Mise Précoce « Thérèse Reig » : Récoltée tôt, c’est un Banyuls sur le fruit, concentré mais vif. L’élevage de sept mois en cuve lui garde un caractère vineux très particulier tel un vin rouge liquoreux.
– La cuvée « Léon Parcé » : Vendangée un peu plus tard, élevée 18 mois en foudre et barrique elle se différencie de la cuvée Thérèse Reig par un fruit plus évolué et une charpente plus soutenue.
– « L’Oublée » : Vieux mot français signifiant « L’Offerte ». Cette cuvée est élevée en Solera pendant au moins une dizaine d’années. Elle est l’expression la plus classique des VDN d’élevage oxydatif.